dimanche 4 septembre 2016

... Et prisonniers !

Le dessous des choses

La maison de poupées nous laisse entrevoir un escalier en colimaçon, commençant au grenier où nous sommes et se terminant sans doute vers la cave.
Voilà une étrange architecture !
En plus, la maison de poupées ne modélise hélas pas cette partie de la demeure. Ils décident de poursuivre l'exploration pour chasser le monstre. Comme on ne peux plus rien faire pour les enfants, je pensais moi quitter cet endroit maudit. L'argument du nain pour ne pas quitter les lieux ne semble pas mauvais - non résolue, cette histoire pourrait aussi causer du tort à d'autres. Je le soupçonne de n'utiliser cet argument qu'à notre encontre. Lui ne souhaitant qu'avoir l'opportunité d'une bonne bagarre contre un hypothétique "monstre".
Qu'à cela ne tienne. Ce n'est pas parce qu'il me prend pour une truffe qu'il a tort dans le fond. Allons-y !

L'escalier semble s'enfoncer assez profondément dans la terre et aboutit dans une crypte. On y voit les caveaux des parents et de Rosa et Thorn. Le nain avait eu l'étrange idée de prendre les ossements des enfants (et celle de la gouvernante). Autant les laisser dans leur caveau avec une prière aux dragons. Bien nous en prend, leurs fantômes nous remercient avant de s'évaporer. Leurs âmes sont maintenant en paix. Ne reste plus qu'à se débarrasser du monstre responsable de cela.

Car il y a quelqu'un : une faible et permanente litanie se fait entendre, sans doute assez lointaine.

Au-delà des cryptes, c'est encore plus étrange. Il s'agit d'une construction souterraine remplie de monstres ne faisant qu'un avec les murs, ou camouflés en forme de porte, mais sinon, aucun être vivant. Je ne dirais pas "pas âme qui vive" car dans une salle voûtée, des fantômes s'en prennent à nous lorsque je me mets en tête de briser la boule de cristal tenue dans la main d'une statue de celui que j'imagine, à tort ou à raison, être le maître des lieux - cette attaque semble me donner raison.
Outre les fantômes, ce complexe souterrain est tout ce qu'il y a de plus malsain. Nous croisons sans cesse des références à la mort dans ce qu'elle a de plus affreux : la putréfaction de la chair, et je dirais même plus généralement à la nécromancie. La statue fait d'ailleurs furieusement penser au vampire décrit dans l'imagerie populaire. Et glorifier un personnage ressemblant à un vampire prouve s'il en est encore besoin que les propriétaires des lieux ne sont ou n'étaient pas des saints.

La nain faisant face le premier à toutes ces horreurs finit par se lasser après avoir subit un coup le laissant sans défense quelques minutes. Comme il évoque l'hypothèse folle de passer la nuit sur place le temps de panser un peu ses plaies, je me propose plutôt d'ouvrir la voie à sa place, on ne prend que quelques minutes pour nous reposer.
Bien mal m'en prend. Cette fois ce sont des ombres qui essaient de nous traverser. La magie de Shasha finit par les dissiper, mais leur contact nous a tous rendus sans force, sans énergie.

On décide alors enfin de quitter les lieux mais l'escalier, par enchantement, a disparu. Et pas trace de passage secret qui le dissimulerait !
Nous sommes bel et bien prisonniers...
Lassitude et fatigue font que je ne discute même plus lorsqu'il s'agit de se coucher dans une des confortables chambres que nous avions vu. Chambres contenant des coffres vides sauf pour en général une babiole d'une certaine valeur - j'ai pu prendre 3 agates par devers moi. Ce n'est pas du vol que de déposséder les êtres malfaisants.
Nous sommes mêmes trop fatigués pour prêter attention aux chants qui n'ont jamais cessé et pour monter une quelconque garde. Même moi je me surprends a à peine réagir devant l'idée morbide de Shasha avec qui je partage le lit : par le biais de sa magie, il se déguise en cadavre !
Nos âmes embrassent l'horreur sans même plus réagir.

Après une nuit de repos sans être troublés, nous avons l'impression d'être toujours vivants. Shasha a retrouvé son aspect normal, le nain semble en meilleur forme et Mehmet est, comme d'habitude, avare de paroles.

Il nous reste un endroit à explorer, un autre escalier qui descend encore plus profondément dans les entrailles de la terre. Il débouche sur une nouvelle pièce voûtée où, tels dans une chapelle, sont exposées dans des alcôves 13 différentes reliques. L'ensemble forme un tableau à la gloire de la nécromancie, je ne citerai pas les morceaux de doigts momifiés où autres têtes réduites formant cette hideuse collection. Le tout dans la litanie de chants qui se fait beaucoup plus forte et que l'on comprend enfin :
Il est l'Ancien. Il est le Pays
La pièce mène ensuite vers ce qui pourrait être le "saint des saints" : un grand espace plongé dans l'eau, mais ceint d'une passerelle, avec une île en son milieu, un autel impie sans le moindre doute. À l'extrémité, il reste un autre passage. Le problème est que l'accès en est barré par une herse dont le mécanisme d'ouverture est du mauvais côté. Impossible de la lever et il nous faut passer pour nous en sortir, du moins l’espérons-nous. Une trousse d'outils récupérée la veille dans le complexe contient une petite scie à métaux.
Je m'attelle a la tâche. Au bout d'une heure, je comprends que ca peut marcher, mais il faudra au moins la journée. On se relaie avec Shasha, qui fini par casser la scie - heureusement que Mehmet en a une, je ne si as pas d'où il la sort, c'était peut-être pour notre évasion ? - et on y a passe une longue journée. Le passage ouvert, on décide de dormir sur place en le surveillant, non de peur qu'il sorte quelque chose mais plutôt pour être sur qu'il ne se referme pas durant la nuit, spécialité du lieu !

On passe donc une nuit somptueuse dans une crypte remplie de reliques nécromantiques ! Mais rien ne s'est passé, l'endroit est mort.

Au matin, on peut donc pénétrer dans la pièce d'eau. L'ouverture à l'autre bout recèle une montagne de matière organique. On n'a pas vraiment envie de savoir en quoi elle est constituée lorsque Mehmet y jette des torches pour y mettre le feu. La réaction ne se fait pas attendre, la montagne est bien vivante ! Des tentacules jaillissent de la matière devenue vivante pendant que 8 fantômes surgissent de l'autel, tournant autour de nous, nous traversant et surtout hurlant un nouvel air en boucle, car c'est d'eux que provient la litanie :
Un doit mourir.
Bon, on se dit vite qu'il serait bien que celui qui doit mourir soit la montagne de chairs et de branchages en feu. Seulement Mehmet se fait attraper par un tentacule et il faut que je foudroie la chose en permanence pendant que la nain la taillade à coups de hache pour finalement en venir à bout, avec un Mehmet à bout de souffle.
Maintenant, les fantômes reviennent à leur ancienne litanie :
Il est l'Ancien. Il est le Pays.
Certes, il est mort mais nous, où on sort ?