dimanche 23 avril 2017

Argynvostholt

L'Élu

Ma dernière vision m'a complètement embrumé l'esprit, et en même temps donné un fol espoir, celui de venir en aide, peut-être de manière décisive, l'Ordre du Dragon d'Argent.
Tout en haut de la tour principale d'Argynvostholt, une vision de bien-être m'assaille : je suis ici, portant la lance de Sang, et je dépose un crâne de Dragon d'Argent, sur la plus haute tour d'une haute montagne, au plus près des cieux.. Je sens que c'est la chose à faire et que cela sera mon but dans les prochaines semaines. Un dragon était ici et a lutté contre Strahd, en vain. Donner une sépulture à ses restes, libérerait sans doute son âme et, pourquoi pas, affaiblirait Strahd ?

Où trouver la crâne de ce dragon ? Peut-être aux pieds de la citadelle de Strahd, puisqu'il a sans doute péri en le combattant. Ou carrément dans un de ses salons, comme un vulgaire trophée de chasse ? Je pense qu'après avoir rapidement traité le cas de Baba Lysaga, il sera temps pour nous de rencontrer Strahd !

Oui, nous sommes parvenu à localiser Argynvostholt : un chevalier fantôme, ancien de l'Ordre du Dragon d'Argent, près de l'Arbre de Gulthias, m'a remis une Lance de Sang pour nous aider dans notre quête, nous indiquant même la localisation approximative de la forteresse. Le fantôme est hélas trop perturbé pour nous en dire plus cependant.

Une fois parvenus à l'imposante forteresse, en partie en ruines et gardée par la statue d'un dragon, je pousse la porte pour entrer. La statue souffle alors son froid magique. Je ne tente pas de l'éviter, au contraire, je le vois comme un test. Test que je réussis ! Le froid ne me terrasse pas, ne me brûle même pas. Je suis digne d'entrer !

Accompagné de Mehmet, Shasha et du nain, nous explorons rapidement l'immense forteresse en ruine, autrefois d'une splendeur sans doute incroyable. Après toutes ces années, en imaginant comment elle est tombée, elle est maintenant maudite. Quelques chevaliers fantômes la garde et, malgré nos bonnes intentions, nous sommes forcés de les combattre.
Une illusion présente même à un moment la tête coupée, mais animée, de Mehmet. Y a-t-il un message qui lui est spécialement destiné ?
Cependant, nous ne trouvons pas âme incarnée dans ce lieux, ni autre indice d'intérêt, jusqu'à arriver à la tour. Elle est gardée par d'autres revenants retranchés, que nous finissons par libérer. Et c'est là, tout en haut, que la vision libératrice m'est donnée !

Retrouvons les restes du Dragon d'Argent qui luttait contre Strahd von Zarovich !

dimanche 19 mars 2017

La menace druidique

On décide finalement d'essayer de passer la nuit tranquille. C'est à nouveau un échec patent !
Un druide furibard s'introduit dans la chambre des ouvriers où je dormais à poings fermés. Encore dans mon lit, je dois, pour me défendre, l'abattre d'une vague glaciale. Ça se bat dehors. Shasha était de garde, en première ligne, et est tombé sous les coups du druide. Je le mets à l'abri pendant que Mehmet et le nain se débarrassent des deux autres envahisseurs. Encore trois hommes de morts. Au final, pour quoi ?
En tout cas, les autres druides prisonniers sont toujours là.
On peut enfin finir notre nuit, un peu angoissé.

En me réveillant le lendemain matin, je me rappelle combien précieux est le privilège de vivre, de respirer. Mais, avant qu'on ne discute de la marche à suivre, Mehmet se rend dans la forêt pour essayer de rapatrier Davian Martikov, le Sorcier du Vin, et sa famille, afin qu'ils reprennent possession de leurs biens. Nous n'avons pas le temps de remettre la demeure en état, mais les corps des druides morts sont en voie d'être carbonisés dans un crémotarium improvisé à ciel ouvert, alimenté par tout le bois mort que l'on a abattu précédemment.
Le vigneron nous remercie chaleureusement en nous offrant 2 bouteilles de Champagne. Il dit que nous pourrons en tirer 200 pièces d'or la bouteille. J'imagine qu'à ce prix le breuvage doit être excellent, voire avoir des propriétés quasi-magiques ! Mehmet embarque les deux bouteilles qu'il ajoute à la cassette qu'il a déjà prise dans la chambre de Davian. La lui a-t-il rendue comme il indiquait vouloir le faire hier ? Nul mot là-dessus. Il faudra faire le point.
Quant à la cave, Davian dit qu'effectivement elle sert à conserver son vin à une température optimale.
Nous n'avons toujours pas mis la main sur une quelconque relique dont parlaient les tarots, ni sur aucune des pierres de fertilité. Les druides n'ont rien sur eux. Davian suggère qu'ils pourraient les avoir rapportées à leur campement à quelques heures d'ici. Pourquoi pas, mais ça doit encore grouiller là-bas. Ca ne serait pas de tout repos. Mais comme disait le moine San Bonitus Jovio, nous dormirons lorsque nous serons morts ! Allons-y alors !

Tout d'abord, il faut s'assurer que rien n'a été caché dans la cave. Bahamut me donnera la force pour résister au froid polaire. Correctement couvert, j'entre. Mon coeur manque de s'arrêter tant la froidure est saisissante. Je commence par explorer, mais n'ait pas le temps d'aller trop loin lorsqu'une créature spectrale apparaît soudainement face à moi. Je me retire très vite, sachant que je ne pourrai lui faire face. Il ne me poursuit pas.
Il faut le bannir d'ici et nous n'avons qu'une épée permettant d'atteindre les créatures vivant dans l'espace entre les vivants et les morts. Mehmet, qui est décidément notre bête de somme, équipe le nain de la petite épée d'argent. Il se rue à l'intérieur et ne tarde pas à renvoyer la créature entièrement dans le monde des morts.
Mais hélas, grande déception : absolument rien d'intéressant dans cette cave.

Lorsque nous annonçons à Davian avoir chassé le mauvais esprit qui hantait sa cave - il l'ignorait - il nous gratifie d'une nouvelle bouteille que le nain prend.

Nous passons le reste de la journée à remettre la maison en état - sauf pour Shasha qui s'est consciencieusement caché on ne sait où, comme à son habitude, pour éviter toute corvée manuelle.

Le soir, par contre, il tient absolument à effectuer un rituel pour invoquer un familier, idée qui l'obsède depuis quelques jours. Il nous parle de démons à son service ou de pseudo-dragons. Il faut le protéger de ses tentations de puissance facile. Pactiser avec le démon n'est pas la bonne voie, il va y perdre son âme. Le pseudo-dragon est parfait et symbolise notre attachement à Bahamut, s'il ne le traite pas comme sa créature, mais comme son compagnon.
Mais c'est hélas un démon qui apparaît, prêt à servir son nouveau maître.
Les forêts ici sont maléfiques : point de dragon ici. Je savais qu'il aurait fallu le faire à Argin Volstolt, là où était l'Ordre du Dragon d'Argent. En attendant, Shasha révoque cette créature malfaisante.

Nous pouvons enfin passer une nuit au calme avant un départ pour le campement des druides noirs.

À l'ombre de l'arbre de Gulthias

Nous y voilà. Une colline surmontée de pierres dressées avec des chemins concentriques parcourus par des arbrisseaux animés. Pas de doute, nous sommes au bon endroit. Nous abattons rapidement la trentaine d'arbrisseaux protégeant l'accès au sommet de la colline en séparant le groupe en deux. Mehmet, le plus rapide d'entre nous, court pour attirer un groupe, espérant qu'il ne pourra pas être rejoint, tandis que le nain, Shasha et moi nous occupons de ceux n'ayant pas poursuivi Mehmet. Puis, à distance, nous libérons peu à peu Mehmet de sa meute de poursuivants, qui tournait en rond autour de la colline dans une sorte de danse macabre.

Au sommet, à l'extérieur du cercle de pierres, un arbre. Il émane de lui une aura maléfique, presque palpable. Une cognée magique y est enfichée. Au pied de l'arbre, un squelette est étendu. La cognée empêche-t-elle l'arbre d'émaner plus de d'énergie noire ? Est-elle l'un des artefacts qui nous permettra de vaincre Strahd ? Connaissant les créatures surnaturelles qui hantent la région, nous optons pour le seconde solution. Shasha et moi, de nos mains de mage, nous détachons la hache à distance. Pas de cataclysme. Le nain la prend avec lui. Cet arbre ne serait-il pas le fameux arbre de Gulthias ?

Hors de question de traîner là plus longtemps, les druides ne vont sans doute pas tarder. Nous pénétrons à l'intérieur du cercle de pierres, mais l'endroit attire la foudre qui n'arrête pas de tomber non loin de nous. Une statue de bois, sans doute de Strahd von Zarovich, trône dans le cercle. L'endroit est malsain. Je voulais le quitter pour l'explorer de plus loin avec Shasha. Mais nous n'avons pas le temps de ressortir : dans toute la périphérie du cercle, 6 druides et 6 guerriers aux yeux fous,issus de nulle part, nous encerclent. Inutile de négocier, ils sont là pour nous occire !
Il y a d'un côté Shasha et moi, rapidement encerclés par la moitié du groupe, et de l'autre, près de la statue, le nain et Mehmet. Il faut tenir avec d'espérer que la machine ne nous vienne en aide. Nos sortilèges sont trop faibles pour nous défendre efficacement et les quelques coups que les brutes nous portent deviendront bientôt insoutenables. Les guerriers sont aussi des machines robustes et, avec Shahsha, d'un commun accord, nous faisons retraite après avoir retardé au plus l'échéance. Il devient invisible - un nouveau tour qu'il vient d'inventer - alors que je me transporte d'un clin d'oeil sur une des pierres levées. Je me retrouve en hauteur, mais pas totalement à l'abri des armes de mes assaillants. Mehmet, de son côté, prend un mauvais coup et se retrouve au sol, sans défense autre que le nain. Heureusement ce dernier est increvable. Il finit par se débarrasser de ses ennemis pendant que Mehmet, réapparu au loin, arrose d'énergie magique les assaillants en contrebas de ma position. Lorsque le nain s'est débarrassé de sa dernière cible, je saute de l'autre côté du cercle, hors de portée, pendant que Shahsha court au chevet de Mehmet. Les deniers ennemis finissent par tomber.

Mehmet est vivant, Shasha et moi sommes lardés de coups et exténués, mais vivants également. C'est un miracle. Le nain, inarrêtable, fait tomber la statue de Strahd pour marcher dessus, symbolisant notre future victoire sur la dictature.

dimanche 15 janvier 2017

C'est en bûchant qu'on devient bûcheron

Journée harassante, je suis fourbu et bien content de pouvoir trouver un lit paraissant confortable.

Il faut dire que pour éviter d'arriver de nuit chez le Sorcier de la Vigne, nous nous sommes levés tôt, prenant à peine le temps de saluer Ireena et Ismark.
L'auberge qui nous accueille, malgré la taille conséquente de la ville est... la seule ! Étrange pour une ville qui fait la fête toutes les semaines. Où les gens vont-ils boire ? Si je ne parviens pas à quitter la Barovie, j’ouvrirai un établissement concurrent et ma fortune sera assurée !
Résultat, on ne peut pas revendre nos services.

La marche vers le seul vignoble de Barovie est longue et monotone, mais surtout sans incident.

La tour que voulait visiter le nain est branlante et une carriole de Vistani est arrêtée à son entrée. La voie de la sagesse nous intime l'ordre de passer notre chemin puisque cette tour n'est pas notre but. Contre toute attente, nous écoutons cette petite musique, malgré la présence du nain ! Finalement, la journée sera peut-être à marquer d'une pierre blanche...

Nous arrivons en vue de notre destination peu avant à fin d'après-midi.
Outre les vignes, qui ne portent pas ou plus de fruits, l'exploitation se limite à un seul corps de bâtiment. Mais nous n'avons pas le temps de nous en approcher qu'un homme et trois enfants nous accostent.
Après quelques palabres, on apprend que c'est lui le Sorcier de la Vigne, Davian Martikov, avec ses enfants, et que son exploitation est occupée par une dizaine de druides depuis 5 jours, à la tête d'une petite armée de buissons dotés de la capacité de se déplacer et ayant la forme vaguement humanoïde.
Nous nous cachons pour discuter. Sa vigne possédait 3 pierres magiques de fertilité qui permettaient aux divers cépages de pousser malgré le climat. Une première pierre avait disparu il y a de cela une quinzaine d'années, celle qui lui permettait de faire un vin qu'il nomme Champagne. Il y a 15 jours, une seconde pierre lui a été volée par la sorcière Baba Lysaga puis, il y a 5 jours les druides sont arrivés, prenant sans doute possession de sa dernière pierre et surtout de l'exploitation toute entière. Ils ont tué, grâce a leurs arbrisseaux ensorcelés, ceux qui résistaient et ne se sont pas enfuis. La dernière pierre, il imagine qu'elle est en possession des druides ou de la sorcière, car elle n'est plus en terre. Il essaie tous les soirs de revenir tel un voleur vers sa maison, mais doit toujours rebrousser chemin car il est repéré. Il n'a pas osé raconter sa mésaventure à Vallaki de peur de se faire lyncher en étant rendu responsable de la disparition du vin. Son histoire nous paraît étrange, il nous demande de l'aider. Nous acceptons bien sûr puisque nous cherchons l'artefact de l'Artisan, que nous pensons être dans sa cave.
Il nous fait un rapide plan de son exploitation et nous partons à l'abordage avant la nuit. On cherche le couvert sous les frondaisons des arbres formant un petit bois côté Sud. Mais le terrain que nous devons passer à découvert nous est fatal. Nous voyons effectivement des étranges hommes-arbrisseaux surgir vers nous ! Ils paraissent avoir dans l'idée de nous mettre la branche dans notre gueule...
Inconscient, Mehmet puis Shasha se ruent vers l'exploitation. Il doit y avoir une vingtaine de ces créatures végétales, toutes rongées par les champignons. Bref c'est du suicide : je les suis, tout comme le nain.
Par chance, une porte est ouverte et nous arrivons avant les vieilles branches à une entrée que nous avons juste le temps de fermer et de verrouiller derrière nous. Nous n'attendons pas pour nous diriger vers les caves, mais les portes ne semblent pas être victimes d'assauts.

Dans la cave, ce que l'on pense être un druide - un homme crasseux, presque nu, accompagné de quelques arbustes animés nous donne la charge. En moi, le souffle de Bahamut l’arrête dans son élan avant que le nain ne l'exécute. Il est sous mon pouvoir et ne peut plus bouger !
Avant de l'atteindre, je sors pour la première fois de ma vie mon couteau afin de dégager les branchage animés.
Le temps de faire un peu de petit bois, il est capturé. Hélas, il ne parle pas notre langue. Mais grâce aux pouvoirs de Shasha nous pouvons toutefois nous entretenir de façon sommaire. Il appartient à un groupe de druides qui a repris l'exploitation car selon eux l'homme a emprisonné la nature. Ce qui est plus étrange, c'est qu'il semble vouloir que l'on croit que son maître serait Stradh !
En tout cas, il refuse toute coopération et nous ne pouvons rien apprendre de plus de lui mis à part la mention d'un certain Arbre de Gulthias, peut-être un totem sacré. Nous le laissons saucissonné et enivré de force.
Dans la cave, nulle trace d'artefact malgré la vision magique de Shasha. Amère déception.
Un passage secret mène à une petite grotte qui jouxte la cave ou le vin est stocké. Elle irradie de froid et Mehmet qui y entre ne tient pas une minute avant de ressortir, assailli par des vagues d'air glacial, comme générées par la mousse brunâtre qui recouvre la petite caverne. L'endroit semble vide mais sinon reste impossible à explorer pour le confirmer. Le froid qui irradie permet peut-être de maintenir une température assez basse pour conserver dans de bonnes conditions le vin dans les barriques en grande majorité entreposées sur la cloison commune qui bénéficie d'un froid un peu plus tempéré.

Nous visitons ensuite le reste du bâtiment et mettons la main sur une vieille druidesse que nous mettons rapidement sous notre contrôle.
La chambre du viticulteur abrite ses économies - que Mehmet embarque pour lui rendre - moi je me contente de sauver les doudous de ses enfants.
Puis, après le dîner pris dans la cuisine agrémenté d'un peu de vin local, le nain et Mehmet prennent une des chambres d'enfant dans l'idée de passer la nuit.
Peu rassurés, Shasha et moi nous nous mettons aux fenêtres pour détruire à distance un maximum de ces arbrisseaux. Nos mains brûlent de la magie que nous faisons longtemps déferler sur eux. Une bonne vingtaine sont éliminés jusqu'à ce qu'on se fasse prendre en tenaille par deux druides qui étaient encore là, chacun accompagné d'une dizaine d'arbrisseaux. Je les repousse derrière une porte en criant pour réveiller Mehmet et le nain.
Une fois qu'ils sont sortis de la chambre, un travail de bûcheron commence pour les deux. Il faut quelques minutes pour venir à bout de tout le monde. Nous avons maintenant trois prisonniers - la druidesse qui a mené le second assaut n'ayant pas survécu aux coups du nains - et il est fort probable que nous ayons nettoyé les lieux de leurs envahisseurs.
Il y a moins de druides que prévu, mais surtout pas tracé de la moindre pierre enchantée ou du moindre artefact.

Maintenant, je suis exténué. Va-t-on pousser plus loin pour s'assurer que tout danger est écarté, ou s'affaler telles des masses dans les lits accueillants ? À moins que l'on profite pour fêter notre victoire de tout ce vin autour de nous. Les bons crus font les bonnes cuites !