dimanche 15 janvier 2017

C'est en bûchant qu'on devient bûcheron

Journée harassante, je suis fourbu et bien content de pouvoir trouver un lit paraissant confortable.

Il faut dire que pour éviter d'arriver de nuit chez le Sorcier de la Vigne, nous nous sommes levés tôt, prenant à peine le temps de saluer Ireena et Ismark.
L'auberge qui nous accueille, malgré la taille conséquente de la ville est... la seule ! Étrange pour une ville qui fait la fête toutes les semaines. Où les gens vont-ils boire ? Si je ne parviens pas à quitter la Barovie, j’ouvrirai un établissement concurrent et ma fortune sera assurée !
Résultat, on ne peut pas revendre nos services.

La marche vers le seul vignoble de Barovie est longue et monotone, mais surtout sans incident.

La tour que voulait visiter le nain est branlante et une carriole de Vistani est arrêtée à son entrée. La voie de la sagesse nous intime l'ordre de passer notre chemin puisque cette tour n'est pas notre but. Contre toute attente, nous écoutons cette petite musique, malgré la présence du nain ! Finalement, la journée sera peut-être à marquer d'une pierre blanche...

Nous arrivons en vue de notre destination peu avant à fin d'après-midi.
Outre les vignes, qui ne portent pas ou plus de fruits, l'exploitation se limite à un seul corps de bâtiment. Mais nous n'avons pas le temps de nous en approcher qu'un homme et trois enfants nous accostent.
Après quelques palabres, on apprend que c'est lui le Sorcier de la Vigne, Davian Martikov, avec ses enfants, et que son exploitation est occupée par une dizaine de druides depuis 5 jours, à la tête d'une petite armée de buissons dotés de la capacité de se déplacer et ayant la forme vaguement humanoïde.
Nous nous cachons pour discuter. Sa vigne possédait 3 pierres magiques de fertilité qui permettaient aux divers cépages de pousser malgré le climat. Une première pierre avait disparu il y a de cela une quinzaine d'années, celle qui lui permettait de faire un vin qu'il nomme Champagne. Il y a 15 jours, une seconde pierre lui a été volée par la sorcière Baba Lysaga puis, il y a 5 jours les druides sont arrivés, prenant sans doute possession de sa dernière pierre et surtout de l'exploitation toute entière. Ils ont tué, grâce a leurs arbrisseaux ensorcelés, ceux qui résistaient et ne se sont pas enfuis. La dernière pierre, il imagine qu'elle est en possession des druides ou de la sorcière, car elle n'est plus en terre. Il essaie tous les soirs de revenir tel un voleur vers sa maison, mais doit toujours rebrousser chemin car il est repéré. Il n'a pas osé raconter sa mésaventure à Vallaki de peur de se faire lyncher en étant rendu responsable de la disparition du vin. Son histoire nous paraît étrange, il nous demande de l'aider. Nous acceptons bien sûr puisque nous cherchons l'artefact de l'Artisan, que nous pensons être dans sa cave.
Il nous fait un rapide plan de son exploitation et nous partons à l'abordage avant la nuit. On cherche le couvert sous les frondaisons des arbres formant un petit bois côté Sud. Mais le terrain que nous devons passer à découvert nous est fatal. Nous voyons effectivement des étranges hommes-arbrisseaux surgir vers nous ! Ils paraissent avoir dans l'idée de nous mettre la branche dans notre gueule...
Inconscient, Mehmet puis Shasha se ruent vers l'exploitation. Il doit y avoir une vingtaine de ces créatures végétales, toutes rongées par les champignons. Bref c'est du suicide : je les suis, tout comme le nain.
Par chance, une porte est ouverte et nous arrivons avant les vieilles branches à une entrée que nous avons juste le temps de fermer et de verrouiller derrière nous. Nous n'attendons pas pour nous diriger vers les caves, mais les portes ne semblent pas être victimes d'assauts.

Dans la cave, ce que l'on pense être un druide - un homme crasseux, presque nu, accompagné de quelques arbustes animés nous donne la charge. En moi, le souffle de Bahamut l’arrête dans son élan avant que le nain ne l'exécute. Il est sous mon pouvoir et ne peut plus bouger !
Avant de l'atteindre, je sors pour la première fois de ma vie mon couteau afin de dégager les branchage animés.
Le temps de faire un peu de petit bois, il est capturé. Hélas, il ne parle pas notre langue. Mais grâce aux pouvoirs de Shasha nous pouvons toutefois nous entretenir de façon sommaire. Il appartient à un groupe de druides qui a repris l'exploitation car selon eux l'homme a emprisonné la nature. Ce qui est plus étrange, c'est qu'il semble vouloir que l'on croit que son maître serait Stradh !
En tout cas, il refuse toute coopération et nous ne pouvons rien apprendre de plus de lui mis à part la mention d'un certain Arbre de Gulthias, peut-être un totem sacré. Nous le laissons saucissonné et enivré de force.
Dans la cave, nulle trace d'artefact malgré la vision magique de Shasha. Amère déception.
Un passage secret mène à une petite grotte qui jouxte la cave ou le vin est stocké. Elle irradie de froid et Mehmet qui y entre ne tient pas une minute avant de ressortir, assailli par des vagues d'air glacial, comme générées par la mousse brunâtre qui recouvre la petite caverne. L'endroit semble vide mais sinon reste impossible à explorer pour le confirmer. Le froid qui irradie permet peut-être de maintenir une température assez basse pour conserver dans de bonnes conditions le vin dans les barriques en grande majorité entreposées sur la cloison commune qui bénéficie d'un froid un peu plus tempéré.

Nous visitons ensuite le reste du bâtiment et mettons la main sur une vieille druidesse que nous mettons rapidement sous notre contrôle.
La chambre du viticulteur abrite ses économies - que Mehmet embarque pour lui rendre - moi je me contente de sauver les doudous de ses enfants.
Puis, après le dîner pris dans la cuisine agrémenté d'un peu de vin local, le nain et Mehmet prennent une des chambres d'enfant dans l'idée de passer la nuit.
Peu rassurés, Shasha et moi nous nous mettons aux fenêtres pour détruire à distance un maximum de ces arbrisseaux. Nos mains brûlent de la magie que nous faisons longtemps déferler sur eux. Une bonne vingtaine sont éliminés jusqu'à ce qu'on se fasse prendre en tenaille par deux druides qui étaient encore là, chacun accompagné d'une dizaine d'arbrisseaux. Je les repousse derrière une porte en criant pour réveiller Mehmet et le nain.
Une fois qu'ils sont sortis de la chambre, un travail de bûcheron commence pour les deux. Il faut quelques minutes pour venir à bout de tout le monde. Nous avons maintenant trois prisonniers - la druidesse qui a mené le second assaut n'ayant pas survécu aux coups du nains - et il est fort probable que nous ayons nettoyé les lieux de leurs envahisseurs.
Il y a moins de druides que prévu, mais surtout pas tracé de la moindre pierre enchantée ou du moindre artefact.

Maintenant, je suis exténué. Va-t-on pousser plus loin pour s'assurer que tout danger est écarté, ou s'affaler telles des masses dans les lits accueillants ? À moins que l'on profite pour fêter notre victoire de tout ce vin autour de nous. Les bons crus font les bonnes cuites !