Il a sans doute dû s'endormir...
Je me préparais à le sermonner, mais il n'y a aucune trace de lui dans la chambre.
La porte est restée verrouillée, toutes ses affaires sont là, mais lui s'est comme volatilisé !
Dans l'auberge, personne ne l'a vu sortir.
Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Mon pressentiment face à Lady Watcher était-il le bon, ou s'est-il livré à elle ? Je ne peux y croire vraiment mais de vieux relents de son caractères n'arrivent pas à me sortir cette petite musique de la tête...
Seul, je ne pourrai pas lutter contre la dame et son entourage qui ne doit pas être joli-joli à voir.
J'essaie donc de ruser : je me rends en sa demeure, mais elle n'est pas visible.
J'annonce à son majordome que je suis tout à fait prêt, après une nuit de sommeil, à considérer favorablement son offre, mais je cherche d'abord mon frère qui a disparu et avec qui je reviendrai vers elle pour conclure notre accord. J'espère ainsi que si elle le tient prisonnier, ou sous sa coupe d'une façon ou une autre, il me reviendra.
En attendant son retour, il faut que je m'acquitte de ma mission et que je revienne avec Mehmet et Hagbard pour le retrouver, par la force s'il le faut !
Je paie ma chambre pour un mois, y laissant les affaires de Shasha, sauf l'or.
Je me rends alors au plus vite, avec la charrette à bras, sur les lieux de la mort de Muriel - et accessoirement de Baba Lysaga.
Je ne trouve d'abord pas son corps. Je vérifie que, par malheur, le corps de la sorcière n'aurait pas, lui aussi, disparu. Mais il est heureusement toujours là, prête à nourrir les asticots.
Ses corbeaux sont toujours en cage. Je les libère, si des fois ils feraient partie des amis du Sorcier du Vin.
Je finis par trouver la dépouille, déjà en mauvais état, de Muriel et la transporte dans ma charrette pour remonter au plus vite vers les vignobles.
La colère de Strahd
Un évènement effrayant se produit pendant mon petit périple : la terre tremble, un énorme éclair semble relier le château de Ravenloft à Krezk ou à ses alentours !Le terrifiant phénomène est suivi d'un cri. Un "Non !" retentissant qui doit être audible à des dizaines de kilomètres à la ronde, plus puissant que le plus fort grondement du tonnerre !
Je ne peux rien faire d'autre que de presser le pas.
Une nuit dans le vignoble
La route jusqu'aux vignes est encore longue et il est peu probable que j'arrive avant la nuit. Je presse toutefois le pas. Mais je ne pourrai pas éviter de faire de la route de nuit, éclairé de temps en temps par ma magie qui doit agir comme un phare. Et pourtant, malgré les avertissements de tous, j'arrive sans encombres dans le vignoble, en sécurité, chez Davian.Je lui remets le corps de Muriel et passe le reste de la soirée à discuter avec lui. Il parle un peu plus ouvertement de ce qu'il semble voir comme une bénédiction : ne faire presque qu'un avec les corbeaux. Je lui fais remarquer que Lubia nous avait dit de nous méfier des corbeaux. Pour lui, c'est sans doute plus une référence à Ravenloft, la demeure du comte maudit, qui signifie en langue antique "La Demeure des Corbeaux".
Basculant sur Ravenloft, je lui demande son avis sur le phénomène de la matinée qui me paraissait incroyable. Mais comme pour tout ici, les autochtones ne sont pas spécialement secoués. Il s'agit de quelque chose qui arrive de temps en temps lorsque Strahd est en colère, dit-il.
Qui l'a mis en colère ? J'espère que ce n'est pas Mehmet, car l'être semble tout de même très puissant, quoi que l'on puisse penser de lui. Je l'imagine volontiers rancunier.
Il va falloir dormir et se rendre vite à Krezk.
Krezk
Le lendemain donc, non loin de Krezk, je vois Mehmet venir vers moi. Il allait à ma rencontre.Inquiété par ce qu'il s'est passé, je mets pour le moment ma colère face à sa trahison dans un mouchoir au fond de am poche : c'est peut-être lui ou Ireena qui a provoqué la colère de Strahd !
En tout cas, c'est lié à la demoiselle.
Tout d'abord, leur arrivée à Krezk s'est accompagnée d'une tragédie. Ils ont subi une attaque juste avant d'arriver à Kresk, par des loups et surtout des vampires. L'attaque a été fatale à Ismark Indirovich, le frère d'Ireena !
Sergeï von Zarovich |
Pour l'instant, elle est inconsciente et ne peut répondre à mes questionnements.
Mais Mehmet étant au cœur du problème, nul doute que nous en saurons plus bientôt, peut-être pour notre plus grand malheur.
Face à ses contradictions, l'abbé n'a pas cédé
En attendant que la belle se réveille, nous montons vers l'abbaye de Saint Markovia qui était l'un des buts de notre venue, le lieu où nous pourrions, selon Lubia, rencontrer le Voyant, "notre allié qui nous attend dans un endroit de sagesse et de grand désespoir". Endroit que l'on a associé, grâce à Ireena, à l'abbaye - à moins qu'elle n'ait voulu nous guider par là pour rencontrer Sergueï !Le village dit qu'il n'a étrangement que peu de relation avec l'abbaye, ce qui éveille notre suspicion.
Nous grimpons donc au sommet, avec une vue imprenable sur le château Ravenloft et sur les chaînes de montagne au sud. Le froid vivifiant nous fouette les sangs.
L'abbaye est immense et presque déserte mais nous finissons par trouver quelqu'un : un très jeune abbé mais qui montre assez de prestance pour nous faire penser qu'il est bien le maître des lieux.
Il nous présente la promise, dit-il, de Stradh, dans une belle robe rouge. Il me faut quelques minutes pour remarquer, grâce au manège d'Hagbard qui l'a vu tout de suite, que la fille n'est pas un être vivant, mais plutôt un assemblage de corps disparates. C'est une construction nécromantique.
L'abbé est souriant, affable. C'est ce qui le rend glaçant. Il est tout à fait au courant de ce qu'est la créature à ses côté, c'est lui qui l'a faite. Pour lui, le comte von Zarovich est le bienfaiteur du pays. Il semble persuadé que tout va pour le mieux et les horreurs que nous mentionnons ne sont que des exagérations du peuple.
Son sourire et sa gentillesse apparente sont soit un jeu pervers de sa part, soit un déni absolu de la réalité. Je penche pour la seconde option et aussi essaie de continuer au maximum cette sorte d'entretien surréaliste, au grand dam d'Hagbard.
C'est l'occasion d'en savoir plus à travers une parole, certes déformée, mais au moins présente et sans autre filtre !