dimanche 25 novembre 2018
L'abbé s'est dévoilé
Souhaitant que l'abbé nous montre sa bibliothèque, nous lui demandons s'il est possible de visiter les lieux. Il y consent volontiers nous présente d'abord un artiste du violoncelle. La créature n'a rien - ou plus rien - d'humain : muni de deux têtes dont l'une d'un chérubin inconscient, des jambes de bête, il a une main énorme et une pince de crabe à la place de la seconde. Malgré cela il joue de son instrument mélodieusement.
C'est Colvin Belview. L'abbé accueille Colvin et le reste de sa famille, ses égarés, car ils ne peuvent plus vivre en société. Il protège les Belview de Krezk, tout en protégeant Kersk des Belview , une famille qui semble maudite. Les effets de la malédiction vont généralement en empirant et, outre Colvin, seuls Otto et Zygfred conservent encore une once de sociabilité, nous explique-t-il.
Colvin pratique son instrument dans la salle de travail de l'abbé qui nous révulse tous - j'essaie de ne pas le montrer. Sur une table, un cadavre est découpé, des seaux contiennent toutes sortes de fluides et d'organes humains. C'est là que l'abbé construit ses golems, comme celui qui doit se marier avec Strahd, Vasilka.
Toujours avec l'air de ne pas y toucher, l'abbé nous explique qu'il a pu construire Vasilka, le golem de chair, grâce aux pouvoirs de Saint-Markovia, un des Seigneurs de l'Aube. Celui-ci lui accorde aussi la possibilité de relever les morts.
Devant notre air inquisiteur, il explique que ce qu'il fait n'est pas le mal dans cette contrée qu'est la Barovie. Chaque territoire a ses coutumes, et manipuler les chairs est une tradition locale. De plus, ce sont les villageois qui le fournissent volontairement de la chair de leurs défunts !
Hagbard menace l'abbé sur cette affirmation : il va se renseigner auprès des villageois et si cela s'avère être faux, il paiera pour ses actes.
Peu impressionné, l'abbé accepte de poursuivre la discussion, mais insinue tout de même qu'il ne faudrait pas aller plus loin dans la provocation.
Comme je lui dit voir en lui quelqu'un de sage et qu'il évoquait les contrées extérieures dans son discours sur les coutumes locales, je lui demande s'il existe des méthodes pour quitter le pays. On ne peut le quitter que lorsque notre heure est venue, ou lorsque la Barovie nous laisse sortir. Il ne nie pas lorsque j'avance que c'est Strahd qui nous a fait venir et peut nous renvoyer chez nous.
D'ailleurs, je lui propose notre aide pour sa mariée et pour trouver la robe blanche qu'il cherche. Cela nous permettra peut-être d'être invités au mariage du comte afin d'obtenir une entrevue ? L'abbé est enthousiaste à cette idée, car il ne lui reste qu'un mois pour trouver la robe qu'il cherche.
Mais il est l'heure pour nous de quitter les lieux, Hagbard devient de plus en plus rouge de colère et je crois qu'il ne se contiendra pas longtemps ; Mehmet est aussi franchement négatif envers l'abbé. Je lui demande donc la permission de nous retirer le temps que je calme mes amis ; je reviendrai pour parler du service que l'on peut lui rendre.
Nous retournons donc au village.
Je déploie des trésors de diplomatie pour faire accepter à Hagbard, et même à mon frère, l'idée de collaborer avec l'abbé. Mehmet me reproche mon attitude trop conciliante et ma conduite par rapport aux préceptes dans lesquels nous fûmes élevés. Je ne manque pas l'occasion de lui rappeler sa lâcheté vis-à-vis des Martikov !
Bref, je parviens à leur faire comprendre que le but n'est pas de tuer allègrement l'abbé parce qu'il commet des horreurs avec les défunts, ce n'est qu'une vision à court terme. L'abbé peut être notre porte d'entrée vers Strahd et au moins il est amical. Sans doute dangereux, mais ouvert et amical, et surtout potentiellement utile. L'aider nous permettra d'aller ouvertement rencontrer le comte von Zarovich.
Hagbard fixe la limite : il ne doit pas avoir menti en disant que les villageois consentent à donner leurs morts à l'abbé.
Nous demandons au baron si la population est au courant des agissements de l'abbé. Il est révulsé par ce que nous lui avançons. Jouer avec les cadavres semble donc être vraiment une coutume très, très locale, circonscrite aux murs d'enceinte de l'abbaye !
Il faut toutefois prouver nos assertions, pour nous et pour Krezk. Pendant que Mehmet et Hagbard vont sous la direction du baron visiter quelques tombes afin de voir si les corps ont disparus - et certains ont bien entendu disparu - je m'entretiens avec Ireena qui vient juste de se réveiller.
Je pars dans le but de ne pas la ménager.
Avec ce qu'il s'est passé la veille, elle nous doit des explications. Pourquoi nous a-t-elle vraiment menés à Krezk ? L'abbaye est-elle vraiment le lieu de sagesse et de grand désespoir dans lequel nous trouverons, d'après les cartes, un allié ou l'a-t-elle fait miroiter ainsi pour que nous l'y accompagnons ? Et aussi, est-elle Tatyana von Zarovich, ou sa descendante, ou sa réincarnation ?
Ses explications n'apportent hélas pas de vraie réponse et cependant, elle parvient à me convaincre, pour le moment en tout cas.
Elle raconte qu'elle a eu de nombreux rêves où elle se voyait à Krezk et ressentait enfin la quiétude qu'elle n'a jamais eu depuis que Strahd la poursuit. Elle ne connaît pas cette Tatiana et ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé hier avec le fantôme de Sergeï et que je dois le lui raconter moi-même, bien que ne l'ayant pas vécu.
Bref, nous voilà avancés !
Mon hypothèse est que Strahd voit en elle Tatyana, la femme de son frère qui s'est refusée à lui jusqu'à la mort. Est-ce une simple ressemblance ou autre chose, je l'ignore, mais je ne crois pas à la seule ressemblance physique.
Strahd l'aurait alors guidée à Krezk par des rêves induits afin de rencontrer l'abbé, que ce dernier puisse consacrer leur mariage, plutôt que de lui présenter un golem. Je ne vois pas trop l'utilité de l'apparition du fantôme dans tout cela et la colère de Strahd. Peut-être le fantôme était-il la passerelle vers l'abbé ?
Je lui demande donc, maintenant qu'elle sait qu'elle ne sera tranquille nulle part, de nous accompagner dans notre quête pour mettre fin à la folie du comte.
La première étape est de la présenter, en tant que Tatyana, à l'abbé, pour qu'elle remplace Vasilka.
Elle accepte de servir d'appât, mais avec toutefois ce manque d'enthousiasme qui la caractérise - la mort de son frère n'arrangeant rien alors que j'espérais que cela aurait pu la galvaniser.
La découverte des tombes vides a par contre motivé le village, remonté et prêt à partir exercer sa colère envers l'abbé. Je parviens toutefois à les convaincre de nous laisser trois heures pour discuter avec lui, peut-être parviendrons-nous à l'amener au village pour se faire juger.
J'en profite pour essayer d'en savoir plus sur la famille Belview. Elle n'est plus au village depuis très longtemps, avant même que le baron ne soit né. Il se souvient juste qu'ils étaient maudits, mais il ignore maintenant, comme tout le monde, pourquoi et comment.
Je présente mon plan à Hagbard et à mon frère. Hagbard fait même quelques suggestions utiles et constructives et je repars plein d'espoir vers l'abbaye.
Nous sommes accueillis par un des monstres dont parlait l'abbé. Au bluff, je tente de le saluer par son nom - je tente Otto, l'un des deux autres encore sociable - et il est surpris. C'est bien lui. Du coup, il consent sans discuter à nous conduire à l'abbé.
Ce dernier est attentif à ma présentation d'Ireena et semble accepter l'idée, malgré le fait que cela mette sa création, Vasilka, sur la touche.
Mais il nous demande de le suivre afin qu'il vérifie dans le livre de Strahd s'il a un portrait de Tatiana, afin de voir si c'est bien elle.
Nous le suivons mais, c'est une embuscade. L'abbé nous prend en tenaille entre d'un côté la famille Belview rassemblée dans toute son horreur et de l'autre l'abbé, un monstrueux golem de près de trois mètres et Otto.
Resté à l'arrière avec Ireena, j'essaie de contenir les Belview, les gelant sur place. Mais l'abbé dévoile sa puissance, se transformant en une sorte d'ange déchu, paré de grandes ailes, d'un regard perçant, et d'une impressionnante masse irradiante de lumière.
Mehmet se faire marcher dessus par le golem et Hagbard, bien que solide, ne tiendra pas longtemps.
Je parviens à mettre hors d'état de nuire les Belview lorsque l'abbé s'approche de moi à tire d'aile. Je sais que je ne résisterai pas à un seul coup de sa formidable masse et je disparais promptement dans la brume pour réapparaitre à l'étage et soutenir de plus loin Hagbard.
Ici, une vistani vêtue comme une voleuse disparaît derrière une porte, surprise en me voyant sortir des brumes. Qui est-elle ? Une voleuse, une visiteuse ?
Je n'ai pas le temps d'éclaircir cela et, distrait, je dirige par erreur mon souffle gelé vers Ireena qui était sur la trajectoire. Elle tombe inanimée !
Il ne reste plus que Hagbard et moi. L'abbé le roue de coups et je ne parviens pas à le défendre efficacement. Le nain finit par rendre grâce. Je me rue sur Ireena et la menace de ma lance.
La ruse fonctionne, d'autant que j'avais visé Ireena auparavant. L'abbé ne semble pas disposé à ce que je la tue et est prêt à discuter. Il paraît que je l'amuse. Je ne suis plus trop en position de faire le coq, mais cela ne m'empêche pas de nous défendre par les mots plutôt que par les armes.
Il m'explique qu'il savait bien qu'on ne revenait pas pour discuter et qu'il nous a tendu une embuscade pour nous éviter de nuire.
Je lui rappelle qu'il nous a expliqué plus tôt que si nous étions là, c'est que peut-être Strahd le voulait et que nous avions un rôle à jouer. Ce rôle n'est sans doute pas de finir, là, sous des coups de masse. Notre rôle est peut-être de ramener Tatyana à Strahd. Lui, l'abbé, pourrait en tirer un grand bénéfice et, bien qu'il craigne que nous attentions à la non-vie de son suzerain, je lui rappelle que nous n'avons même pas réussi à l'abattre lui. Qu'en serait-il du comte réputé pour être un formidable combattant ? Nous souhaitons juste quitter la région et si ça doit en passer par lui remettre Tatyana, soit !
Il semble être convaincu qu'il a plus à gagner qu'à perdre et accepte que je soigne mes camarades, heureusement tous en vie. Il me rédige la lettre d'introduction pour le comte que je demandais et remet sur pieds les blessés avec l'aide de ses prières à Saint-Markovia !
Au passage, j'essaie d'en savoir plus sur la vistani qui était là. S'il est surpris, il le cache bien et indique que c'est son invitée.
Nous pouvons alors quitter l'abbaye sur nos jambes peu avant que les villageois n'arrivent. Hagbard et moi parvenons à convaincre le baron que l'attaque serait du suicide.
Je demande à ce qu'on retourne en ville, que je ne peux pas parler aujourd'hui mais que j'expliquerai tout demain.
Après une nuit d'un sommeil tourmenté, je réunis Ireena, le baron, Mehmet et Hagbard. Je dissipe toute magie de la pièce au cas où l'abbé pourrait nous surveiller grâce à des pouvoirs de divination et je leur explique ce qu'il s'est passé.
Je convainc surtout le baron de ne pas attaquer l'abbé. Ce serait du suicide. Même si leur situation est peu enviable, l'abbé a le village sous sa coupe et empêche Strahd d'y exercer ses méfaits.
Il faudra juste qu'ils organisent autrement leurs enterrements pour éviter le pillage de tombe et attendent que nous puissions les libérer en libérant le comte von Zarovich de ses tourments !
dimanche 28 octobre 2018
La disparition
La nuit fût paisible. Pourquoi Shasha ne m'a-t-il pas réveillé comme convenu pour les tours de garde. La Lady Watcher comptait peut-être nous faire disparaître ?
Il a sans doute dû s'endormir...
Je me préparais à le sermonner, mais il n'y a aucune trace de lui dans la chambre.
La porte est restée verrouillée, toutes ses affaires sont là, mais lui s'est comme volatilisé !
Dans l'auberge, personne ne l'a vu sortir.
Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Mon pressentiment face à Lady Watcher était-il le bon, ou s'est-il livré à elle ? Je ne peux y croire vraiment mais de vieux relents de son caractères n'arrivent pas à me sortir cette petite musique de la tête...
Seul, je ne pourrai pas lutter contre la dame et son entourage qui ne doit pas être joli-joli à voir.
J'essaie donc de ruser : je me rends en sa demeure, mais elle n'est pas visible.
J'annonce à son majordome que je suis tout à fait prêt, après une nuit de sommeil, à considérer favorablement son offre, mais je cherche d'abord mon frère qui a disparu et avec qui je reviendrai vers elle pour conclure notre accord. J'espère ainsi que si elle le tient prisonnier, ou sous sa coupe d'une façon ou une autre, il me reviendra.
En attendant son retour, il faut que je m'acquitte de ma mission et que je revienne avec Mehmet et Hagbard pour le retrouver, par la force s'il le faut !
Je paie ma chambre pour un mois, y laissant les affaires de Shasha, sauf l'or.
Je me rends alors au plus vite, avec la charrette à bras, sur les lieux de la mort de Muriel - et accessoirement de Baba Lysaga.
Je ne trouve d'abord pas son corps. Je vérifie que, par malheur, le corps de la sorcière n'aurait pas, lui aussi, disparu. Mais il est heureusement toujours là, prête à nourrir les asticots.
Ses corbeaux sont toujours en cage. Je les libère, si des fois ils feraient partie des amis du Sorcier du Vin.
Je finis par trouver la dépouille, déjà en mauvais état, de Muriel et la transporte dans ma charrette pour remonter au plus vite vers les vignobles.
Le terrifiant phénomène est suivi d'un cri. Un "Non !" retentissant qui doit être audible à des dizaines de kilomètres à la ronde, plus puissant que le plus fort grondement du tonnerre !
Je ne peux rien faire d'autre que de presser le pas.
Je lui remets le corps de Muriel et passe le reste de la soirée à discuter avec lui. Il parle un peu plus ouvertement de ce qu'il semble voir comme une bénédiction : ne faire presque qu'un avec les corbeaux. Je lui fais remarquer que Lubia nous avait dit de nous méfier des corbeaux. Pour lui, c'est sans doute plus une référence à Ravenloft, la demeure du comte maudit, qui signifie en langue antique "La Demeure des Corbeaux".
Basculant sur Ravenloft, je lui demande son avis sur le phénomène de la matinée qui me paraissait incroyable. Mais comme pour tout ici, les autochtones ne sont pas spécialement secoués. Il s'agit de quelque chose qui arrive de temps en temps lorsque Strahd est en colère, dit-il.
Qui l'a mis en colère ? J'espère que ce n'est pas Mehmet, car l'être semble tout de même très puissant, quoi que l'on puisse penser de lui. Je l'imagine volontiers rancunier.
Il va falloir dormir et se rendre vite à Krezk.
Inquiété par ce qu'il s'est passé, je mets pour le moment ma colère face à sa trahison dans un mouchoir au fond de am poche : c'est peut-être lui ou Ireena qui a provoqué la colère de Strahd !
En tout cas, c'est lié à la demoiselle.
Tout d'abord, leur arrivée à Krezk s'est accompagnée d'une tragédie. Ils ont subi une attaque juste avant d'arriver à Kresk, par des loups et surtout des vampires. L'attaque a été fatale à Ismark Indirovich, le frère d'Ireena !
Ils ont été accueillis par le baron Krezkov. Ireena est alitée. Elle a failli se noyer lorsqu'elle a vu dans un cours d'eau le fantôme de Sergueï, le frère que Strahd a assassiné en buvant son sang et qui a causé la malédiction du comte. Ireena a voulu rejoindre le fantôme, sous l'eau, et les deux se sont enlacés. Quel lien exact uni Ireena Indirovich à Sergeï von Zarovich ? La femme de Sergeï que convoitait Strahd est-elle Ireena, ou sa réincarnation ? Cela peut-il expliquer l'attrait du comte envers Ireena ? Pourquoi alors a-t-il fait trembler la terre après que cette dernière ait été sauvée ? N'était-ce pas son intérêt que de la voir vivre ou au contraire était-ce un piège pour l'amener à lui ?
Pour l'instant, elle est inconsciente et ne peut répondre à mes questionnements.
Mais Mehmet étant au cœur du problème, nul doute que nous en saurons plus bientôt, peut-être pour notre plus grand malheur.
Le village dit qu'il n'a étrangement que peu de relation avec l'abbaye, ce qui éveille notre suspicion.
Nous grimpons donc au sommet, avec une vue imprenable sur le château Ravenloft et sur les chaînes de montagne au sud. Le froid vivifiant nous fouette les sangs.
L'abbaye est immense et presque déserte mais nous finissons par trouver quelqu'un : un très jeune abbé mais qui montre assez de prestance pour nous faire penser qu'il est bien le maître des lieux.
Il nous présente la promise, dit-il, de Stradh, dans une belle robe rouge. Il me faut quelques minutes pour remarquer, grâce au manège d'Hagbard qui l'a vu tout de suite, que la fille n'est pas un être vivant, mais plutôt un assemblage de corps disparates. C'est une construction nécromantique.
L'abbé est souriant, affable. C'est ce qui le rend glaçant. Il est tout à fait au courant de ce qu'est la créature à ses côté, c'est lui qui l'a faite. Pour lui, le comte von Zarovich est le bienfaiteur du pays. Il semble persuadé que tout va pour le mieux et les horreurs que nous mentionnons ne sont que des exagérations du peuple.
Son sourire et sa gentillesse apparente sont soit un jeu pervers de sa part, soit un déni absolu de la réalité. Je penche pour la seconde option et aussi essaie de continuer au maximum cette sorte d'entretien surréaliste, au grand dam d'Hagbard.
C'est l'occasion d'en savoir plus à travers une parole, certes déformée, mais au moins présente et sans autre filtre !
Il a sans doute dû s'endormir...
Je me préparais à le sermonner, mais il n'y a aucune trace de lui dans la chambre.
La porte est restée verrouillée, toutes ses affaires sont là, mais lui s'est comme volatilisé !
Dans l'auberge, personne ne l'a vu sortir.
Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Mon pressentiment face à Lady Watcher était-il le bon, ou s'est-il livré à elle ? Je ne peux y croire vraiment mais de vieux relents de son caractères n'arrivent pas à me sortir cette petite musique de la tête...
Seul, je ne pourrai pas lutter contre la dame et son entourage qui ne doit pas être joli-joli à voir.
J'essaie donc de ruser : je me rends en sa demeure, mais elle n'est pas visible.
J'annonce à son majordome que je suis tout à fait prêt, après une nuit de sommeil, à considérer favorablement son offre, mais je cherche d'abord mon frère qui a disparu et avec qui je reviendrai vers elle pour conclure notre accord. J'espère ainsi que si elle le tient prisonnier, ou sous sa coupe d'une façon ou une autre, il me reviendra.
En attendant son retour, il faut que je m'acquitte de ma mission et que je revienne avec Mehmet et Hagbard pour le retrouver, par la force s'il le faut !
Je paie ma chambre pour un mois, y laissant les affaires de Shasha, sauf l'or.
Je me rends alors au plus vite, avec la charrette à bras, sur les lieux de la mort de Muriel - et accessoirement de Baba Lysaga.
Je ne trouve d'abord pas son corps. Je vérifie que, par malheur, le corps de la sorcière n'aurait pas, lui aussi, disparu. Mais il est heureusement toujours là, prête à nourrir les asticots.
Ses corbeaux sont toujours en cage. Je les libère, si des fois ils feraient partie des amis du Sorcier du Vin.
Je finis par trouver la dépouille, déjà en mauvais état, de Muriel et la transporte dans ma charrette pour remonter au plus vite vers les vignobles.
La colère de Strahd
Un évènement effrayant se produit pendant mon petit périple : la terre tremble, un énorme éclair semble relier le château de Ravenloft à Krezk ou à ses alentours !Le terrifiant phénomène est suivi d'un cri. Un "Non !" retentissant qui doit être audible à des dizaines de kilomètres à la ronde, plus puissant que le plus fort grondement du tonnerre !
Je ne peux rien faire d'autre que de presser le pas.
Une nuit dans le vignoble
La route jusqu'aux vignes est encore longue et il est peu probable que j'arrive avant la nuit. Je presse toutefois le pas. Mais je ne pourrai pas éviter de faire de la route de nuit, éclairé de temps en temps par ma magie qui doit agir comme un phare. Et pourtant, malgré les avertissements de tous, j'arrive sans encombres dans le vignoble, en sécurité, chez Davian.Je lui remets le corps de Muriel et passe le reste de la soirée à discuter avec lui. Il parle un peu plus ouvertement de ce qu'il semble voir comme une bénédiction : ne faire presque qu'un avec les corbeaux. Je lui fais remarquer que Lubia nous avait dit de nous méfier des corbeaux. Pour lui, c'est sans doute plus une référence à Ravenloft, la demeure du comte maudit, qui signifie en langue antique "La Demeure des Corbeaux".
Basculant sur Ravenloft, je lui demande son avis sur le phénomène de la matinée qui me paraissait incroyable. Mais comme pour tout ici, les autochtones ne sont pas spécialement secoués. Il s'agit de quelque chose qui arrive de temps en temps lorsque Strahd est en colère, dit-il.
Qui l'a mis en colère ? J'espère que ce n'est pas Mehmet, car l'être semble tout de même très puissant, quoi que l'on puisse penser de lui. Je l'imagine volontiers rancunier.
Il va falloir dormir et se rendre vite à Krezk.
Krezk
Le lendemain donc, non loin de Krezk, je vois Mehmet venir vers moi. Il allait à ma rencontre.Inquiété par ce qu'il s'est passé, je mets pour le moment ma colère face à sa trahison dans un mouchoir au fond de am poche : c'est peut-être lui ou Ireena qui a provoqué la colère de Strahd !
En tout cas, c'est lié à la demoiselle.
Tout d'abord, leur arrivée à Krezk s'est accompagnée d'une tragédie. Ils ont subi une attaque juste avant d'arriver à Kresk, par des loups et surtout des vampires. L'attaque a été fatale à Ismark Indirovich, le frère d'Ireena !
Sergeï von Zarovich |
Pour l'instant, elle est inconsciente et ne peut répondre à mes questionnements.
Mais Mehmet étant au cœur du problème, nul doute que nous en saurons plus bientôt, peut-être pour notre plus grand malheur.
Face à ses contradictions, l'abbé n'a pas cédé
En attendant que la belle se réveille, nous montons vers l'abbaye de Saint Markovia qui était l'un des buts de notre venue, le lieu où nous pourrions, selon Lubia, rencontrer le Voyant, "notre allié qui nous attend dans un endroit de sagesse et de grand désespoir". Endroit que l'on a associé, grâce à Ireena, à l'abbaye - à moins qu'elle n'ait voulu nous guider par là pour rencontrer Sergueï !Le village dit qu'il n'a étrangement que peu de relation avec l'abbaye, ce qui éveille notre suspicion.
Nous grimpons donc au sommet, avec une vue imprenable sur le château Ravenloft et sur les chaînes de montagne au sud. Le froid vivifiant nous fouette les sangs.
L'abbaye est immense et presque déserte mais nous finissons par trouver quelqu'un : un très jeune abbé mais qui montre assez de prestance pour nous faire penser qu'il est bien le maître des lieux.
Il nous présente la promise, dit-il, de Stradh, dans une belle robe rouge. Il me faut quelques minutes pour remarquer, grâce au manège d'Hagbard qui l'a vu tout de suite, que la fille n'est pas un être vivant, mais plutôt un assemblage de corps disparates. C'est une construction nécromantique.
L'abbé est souriant, affable. C'est ce qui le rend glaçant. Il est tout à fait au courant de ce qu'est la créature à ses côté, c'est lui qui l'a faite. Pour lui, le comte von Zarovich est le bienfaiteur du pays. Il semble persuadé que tout va pour le mieux et les horreurs que nous mentionnons ne sont que des exagérations du peuple.
Son sourire et sa gentillesse apparente sont soit un jeu pervers de sa part, soit un déni absolu de la réalité. Je penche pour la seconde option et aussi essaie de continuer au maximum cette sorte d'entretien surréaliste, au grand dam d'Hagbard.
C'est l'occasion d'en savoir plus à travers une parole, certes déformée, mais au moins présente et sans autre filtre !
dimanche 13 mai 2018
La chute de Vallaki
Perte des os
Les loups fuient vite, mais le répit est de courte durée. En observant plus finement la situation, il y a bien plus de vampires que nous le pensions. Ils sont au moins quatre. Deux d'entre eux font le tour de l'église en rampant aux murs tels de vils insectes à la recherche d'une ouverture. Les autres s'acharnent sur la porte.Nous approchons prudemment. Je pense que si je parviens à entrer, j'arriverai grâce à mes pouvoirs surnaturels à faire en sorte que la porte ne cède pas de la nuit.
Mais des chauves-souris nous repèrent. Le temps de disperser les nuées qui s'abattent sur nous, Mehmet, dans un mouvement inconsidéré, se jette sur les vampires et les goules devant la porte. A-t-il perdu tout sens commun ?
Il est vite submergé et je suis obligé de lui prêter main forte. Le plan est à l'eau, et c'est clairement du suicide, même si la nain me suit.
Le combat est inégal. Mehmet est submergé par les goules qui le tiennent pendant qu'un vampire le saigne à blanc. Un autre vampire s'en prend à moi, nous luttons pied à pied, mais une goule finit aussi par m'immobiliser et je vois l'avide créature vouloir se repaître de ma substance avant que tout ne vire au noir.
Il fait toujours nuit lorsque j'ouvre les yeux, le nain est au-dessus de ma tête. Il semble qu'il m'ait sauvé la mise avant que le vampire ne me vide de mon sang !
Mehmet est lui aussi encore vivant, et bien plus pâle que moi.
C'est un petit miracle.
Le nain, Hagbard, m'explique très rapidement ce qu'il s'est passé.
Il semblerait que Strahd von Zarovich ait fait son apparition une fois qu'une goule ait pénétré dans l'église et ait ramené de force le prêtre devant les vampires. Ceux-ci ont demandé au prêtre de les inviter à entrer, ce qu'il a fini par faire.
Strahd est entré, les vampires ont vidé le prêtre de son sang et Strahd est ressorti avec une boîte sous le bras.
Hagbard l'aurait menacé, en vain. Le Comte n'a pas daigné répondre à son invitation et s'est envolé avec la boîte.
Des plaintes montent depuis l'église. Je suis très faible mais j'essaie de faire le tour pour voir d'où viennent les bruits. Une quinzaine de personnes se lamentent, pleurant, indiquant que Vallaki est perdue. Impossible d'en tirer plus et Hagbard rentre rejoindre Mehmet qui est parti se coucher pour se remettre de blessures. Je lui demande avant de couper la tête du prêtre pour éviter qu'il se relève puis je peine à tailler un pieu pour le lui planter dans le cœur. J'oblige les gens à le sortir de l'église afin qu'il soit détruit par le soleil, s'il daigne faire son apparition. Je dois bien sûr convaincre ces gens traumatisés que c'est la seule chose à faire pour qu'il ne revienne pas les hanter.
Puis je me traîne jusqu'à mon lit.
Le lendemain, je peux regarder, encore hébété, les traces de morsure à mon cou. Me voilà l'égal d'Ireena.
Elle est d'ailleurs là et nous décidons de quitter la ville au plus vite avant d'y être retenu pour une raison ou une autre à cause de ce qu'il s'est passé cette nuit.
Je profite du voyage pour essayer de les questionner, surtout Ireena, plus ouvertement. Pour essayer de vraiment se rapprocher d'eux. Mais je me heurte comme souvent dans ces contrées à un mur. Même lorsqu'on est là pour les aider, les gens restent peu bavard (certes encore plus lorsque j'essaie de savoir pourquoi Ismark est surnommé "Moins-que-rien").
Un ami accueillant
Nous faisons un petit détour par la tour de Rictavio. Il ne semble y avoir personne lorsque l'on toque. La tour a une certaine prestance mais le temps fait son œuvre et devrait être entretenue. Les quelques échafaudages semblent là depuis des années sans que personne n'ait semblé décidé à entreprendre les travaux.Un étrange chariot sans porte est à l'entrée (Mehmet repère une trappe d'entrée sous celui-ci). De ma main fantôme, j'essaie d'activer la porte à distance mais un piège magique électrique se déclenche. Je suis heureusement hors de portée, mais la barbe de Hagbard frisotte. Je m'en excuse platement, mais il est grognon. Pour une fois, je le comprends. Quoi qu'il en soit, étrange accueil chez ce Rictavio. Je ne lui fait pas la moindre confiance.
Malaise et gueule de bois
Nous passons ensuite par le Sorcier de la Vigne lui remettre la pierre que nous avons récupérée.Cependant, la joie fait vite place à la douleur et à la gêne lorsque nous lui apprenons la mort de celle qu'ils nomment Muriel.
Davian nous explique qu'elle est bien une des leurs, et que certains d'entre eux peuvent se transformer en corbeau. Il refuse de dire pourquoi et veut savoir ce qui est arrivé à Muriel.
Lâchement, nous évitons de lui dire qu'elle est morte de nos mains. Nous lui expliquons toutefois que nous n'avons pas pu lui faire confiance et que le fait de se transformer en corbeau était pour nous plus que suspect. Nous n'avons rien fait pour la protéger lors du combat contre Baba Lysaga.
La seule chose que je propose de faire pour lui, c'est lui rapporter sa dépouille pour qu'ils puissent l'enterrer dignement. Ils nous prêtent une charrette à main et nous rebroussons chemin.
Hagbard refuse de se remettre en cause et décide que lui part escorter les von Indirovich à Kresk.
Je me sépare d'eux alors que Shasha se joint naturellement à moi.
Par contre, Mehmet ne sait pas quoi faire ! Il refuse de prendre une décision et reste à la croisée des chemins. Peut-être espère-t-il ainsi maintenir l'unité du groupe ?
C'est le nain, inconnu de nous il y a à peine quelques jours, qui nous quitte, pas nous qui le laissons derrière nous. Bien qu'il nous ait sauvé la vie, je ne comprends même quoi en quoi Mehmet hésite.
Je lui laisse le temps de la réflexion le temps de recopier la carte d'Hagbard. Puis nous le laissons donc là à méditer le temps qu'il nous rejoigne... ce qui ne se passe pas !
Trop tard pour rebrousser chemin pour le chercher, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé de mal et qu'il a juste pris la mauvaise décision. Ce ne serait que la seconde fois en moins de vingt-quatre heures ! La première fois, j'ai failli mourir, je ne vais pas retenter ma chance une à nouveau.
Je crois que Mehmet est un renégat et qu'il n'ose pas affronter ses erreurs. Lui, le plus sage d'entre nous ! J'essaie de cacher ma profonde déception à Shasha. Ce monde nous change...
Il est trop tard pour se rendre près de l'antre de Baba Lysaga, nous irons donc demain matin. En attendant, nous allons passer une nouvelle nuit à la Blue Water Inn.
La chute de Vallaki
Une manifestation agite la ville, devant la maison du Baron Vallakovich. La foule est en colère et demande à ce qu'il agisse pour protéger la ville.Il semblerait que ce qui a été volé était une sainte relique : des ossements de Saint Andreal !
Cette relique aurait le pouvoir de protéger la ville de la malfaisance du Comte von Zarovich.
Maintenant qu'elle est dérobée, la population semble croire que la ville va tomber aux mains du comte. Réalité, ou prophétie auto-réalisatrice ? Si la population y croit trop fort, ce qui semble être le cas, le chaos va régner en ville et ça risque d'être le début de la chute de Vallaki.
J'en profite pour essayer d'enquêter sur un certain Milivoï, celui qui était toujours avec sa pelle, l'associé du prêtre, le Père Lucian, et qui le connaissait le mieux. Pourquoi les vampires ont-ils attaqué hier et non avant ? Y a-t-il eu trahison ? Serait-ce lui le traitre ?
Impossible de le trouver.
Jeu de dupes
A l'auberge, un inconnu nous accoste, nous disant qu'une certaine Lady Watcher souhaite s'entretenir avec nous. Impossible d'en savoir plus. Sous l'insistance de Shasha, toujours aussi curieux, nous nous rendons à l'invitation.Nous arrivons devant un vieux manoir dont l'architecture atteste d'une haute noblesse, mais il a sans doute connu des jours meilleurs.
Nous sommes invités dans une pièce majestueuse. L'argenterie est de sortie. Nous ne sommes toutefois pas invités à dîner, mais juste reçus pour une conversation avec Lady Watcher. Une vieille dame au port altier, l'air pincé et sévère.
Elle ne va pas par quatre chemins et semble sûre de son fait : elle sera la prochaine à régner sur Vallaki et elle plie volontiers le genou devant le Comte von Zarovich. Elle nous demande dans quel camp nous sommes et je reste volontiers évasif, disant que la politique n'est pas pour le moment ce qui m'intéresse. Cela afin de voir où elle veut en venir.
Elle souhaite que nous espionnions les ennemis de Strahd et que nous lui remontions les informations. J'essaie du coup d'en savoir plus : qui seraient les ennemis de Strahd, que je puisse espionner plus efficacement ? Le Sorcier du Vin par exemple, que nous avons rencontré récemment ? Elle ne me donne hélas aucune certitude, sauf que notre collaboration sera très fructueuse pour nous.
Elle nous donne congé, indiquant, de manière trop insistante, que nous sommes tombés d'accord.
Je lui indique que non, mais que j'y réfléchis - si elle travaille avec les vampires, j'ai peur qu'en donnant mon accord, même dans le but de la berner, je signe une sorte de pacte démoniaque qui nous serait néfaste, à l'instar de celui qui empêche les vampires de pénétrer dans une maison sans y avoir été invité. Très peu pour moi !
Il faudra bien veiller cette nuit, ma réponse a eu l'air de jeter un froid...
dimanche 15 avril 2018
A la recherche de Baba Lysaga
C'est déprimant, j'ai perdu mon post complet alors que j'allais le publier...
Pas la courage de le réécrire, je glisse donc quelques mots.
Depuis la forteresse d'Argynvostholt, nous repérons la hutte de Baba Lysaga.
Nous tuons ce qui est sans doute une de ses espionnes puis nous arrivons à la hutte.
Je me présente, indiquant être perdu.
En fureur, elle m'agresse et nous finissons par la terrasser. Sa hutte contenait une baignoire de sang et un landau avec un bébé au regard impossiblement haineux qui disparaît au moment de la mort de Baba Lysaga.
Shasha et Mehmet sont à deux doigts d'y passer mais nous finissons par récupérer un beau butin et rentrons à Vallaki pour retrouver Ireena et Ismark dans le but de les conduire à Kresk.
Un vieil homme, Rictavio, se présente à nouveau et se propose de nous aider si notre but est de détruire le comte von Zarovich.
Nous ne pouvons partir lendemain à cause du jour de fête imposé à Vallaki.
Après cette fête, dans la nuit, le temple de Saint-Andral est attaqué par vampires, loups, goules et chauve-souris. La nain y va, je le suis et on regarde si les défenses du temple tiennent afin de ne pas aller inutilement au suicide.
Pas la courage de le réécrire, je glisse donc quelques mots.
Depuis la forteresse d'Argynvostholt, nous repérons la hutte de Baba Lysaga.
Nous tuons ce qui est sans doute une de ses espionnes puis nous arrivons à la hutte.
Je me présente, indiquant être perdu.
En fureur, elle m'agresse et nous finissons par la terrasser. Sa hutte contenait une baignoire de sang et un landau avec un bébé au regard impossiblement haineux qui disparaît au moment de la mort de Baba Lysaga.
Shasha et Mehmet sont à deux doigts d'y passer mais nous finissons par récupérer un beau butin et rentrons à Vallaki pour retrouver Ireena et Ismark dans le but de les conduire à Kresk.
Un vieil homme, Rictavio, se présente à nouveau et se propose de nous aider si notre but est de détruire le comte von Zarovich.
Le baron de Vallaki et son épouse |
Après cette fête, dans la nuit, le temple de Saint-Andral est attaqué par vampires, loups, goules et chauve-souris. La nain y va, je le suis et on regarde si les défenses du temple tiennent afin de ne pas aller inutilement au suicide.
Inscription à :
Articles (Atom)