dimanche 23 juin 2019

La Communauté

Il n'y a toujours personne chez Rictavio, mais nous approchons cette fois assez près de la porte d'entrée de la vieille tour pour discerner les gravures sur celles-ci. C'est sans doute une sorte de clé, des postures à adopter afin qu'une magie opère pour ouvrir la porte.
Et ça fonctionne, la porte s'ouvre sur une pièce vide contenant un monte-charge que 4 statues semblent pouvoir actionner.
Hagbard fait aussi confiance à la magie des lieux, il se pose sur la plate-forme et clame "monte". Les statues s'animent et activent le lourd mécanisme de treuils et de poulies pour monter le nain.
M'envolant, je le précède (ou reste près de lui en cas d'imprévu) et nous passons plusieurs étages avant d'arriver au sommet, la seule salle meublée. Il s'agit sans doute là du refuge de Rictavio. L'endroit sent le renfermé.
Nous prenons bien garde à ne rien fouiller et je lui écris un mot indiquant que nous repasserons d'ici quelques jours et que nous nous rendons à Vallaki dans l'espoir de l'y retrouver et de nous entretenir avec lui.

Je tente vainement, pour la suite, de convaincre Hagbard et Mehmet de jouer la chèvre. Je pensais me rendre chez Lady Watcher pour vendre les loups-garous, Hagbard et Mehmet en tant qu'ennemis de Strahd, espérant la "libération" de Shasha en récompense. Mais ils craignent d'être pris pour cible et que cela ne libère pas Shasha, car en fait, on ignore si sa disparition même est l’œuvre de Lady Watcher. Nous ne ferons donc pas ainsi.

Une fois à Vallaki, nous ramenons chacun des 4 enfants à leurs parents respectifs. Ils avaient été capturés car ils jouaient hors de Vallaki, malgré l'interdiction.
Les parents sont tous des pauvres paysans du nord de Vallaki, à l'écart du centre du bourg. Ils nous remercient tous chaleureusement et nous offrent spontanément le peu qu'ils ont (quelques jambons et diverses victuailles). Afin que cela ne leur coûte pas trop - on ne refuse pas un cadeau - Hagbard offre aussi à chaque famille 5 pièces en or.

Nous profitons de nos visites pour nous renseigner sur la situation à Vallaki : le baron Vallokovich est retranché chez lui, assiégé par une petite vingtaine d'insurgés. Il n'y a pas de meneur, mais le plus brutal d'entre eux se nommerait Izek Strazni. Il a déjà tué deux gardes et la garnison n'ose pas trop s'attaquer aux insurgés, notamment à cause de lui.

Nous passons ensuite chez le tailleur, un certain Milo Slava.
Il peut nous faire une robe de mariée blanche pour Ireena (il a fait celle de l'épouse du baron Vallakovich, Lydia Petrovna). Cela prendra 1 mois et 150 pièces d'or.
Je lui commande aussi deux tenues sur mesure, très spéciales. L'une pour moi, l'autre pour Mehmet (il n'est pas d'accord, trouve cela ridicule, mais ne tente pas de m'en dissuader). Il s'agit de deux costumes de scène en fait. Je dessine, avec quelques différences entre les deux tenues, un pantalon et une veste de cuir noirs assez fin et près du corps. Le costume sera agrémenté de diverses dents de carnivores et les épaulières de cornes de taureau. Des bottes surélevées complèteront le costume.
Je compte ensuite prendre du maquillage pour nous grimer le visage de blanc en ajoutant des attributs démoniaques.
J'ai remarqué que parfois certains monstres étaient redoutables et redoutés de part leur apparence.
Je souhaite utiliser cette technique lorsque l'on peut se préparer à certains conflits afin d'instiller la peur en nos adversaires.
Combattre les insurgés pourrait être une expérience.
Mais hélas la fabrication des costumes prendra aussi un mois. Il ne faudra donc pas compter les avoir avant deux mois.
Et surtout, cela me coûtera 470 pièces en or (soit un total de 620 avec la robe de mariée).
Je donne 200 pièces d'avance à Milo. Il me demande d'essayer de passer toutes les semaines pour valider l'avancée des travaux. Je ferai du mieux possible, mais qu'il fasse au moins la robe entièrement.

Direction maintenant l'Auberge de l'Eau Bleue.
Nous avons la surprise d'y voir Rictavio qui fait mine de ne pas nous reconnaître alors qu'il nous proposait son aide il y a quelques jours.
Visiblement, il comprend - tout comme Hagbard - l'elfique. Je me dis que, si nous sommes surveillés par Strahd, peut-être celui-ci ne comprend pas cette langue. Rictavio nous indique qu'il est prêt à nous parler, mais plutôt dans sa tour.
Après avoir vérifié l'absence de Shasha (personne n'est passé dans notre chambre), nous repartons donc pour la tour.

Là, Rictavio indique que nous pouvons parler sans risquer d'être entendu.

Il nous explique d'abord certains aspects du passé de Strahd que nous ignorions.
Puis il se montre sous sa véritable apparence : celle d'un homme très âgé. Son vrai nom est Rudolf von Richthofen, un chasseur de vampire qui cherche à détruire Strahd depuis des mois, voire des années.
Nous échangeons et apprenons son passé et ses motivations.
Il cherche des alliés et nous apprend que la Vistani que j'ai vu à l'abbaye de Kresk pourrait être aussi des nôtres.

Au fil de la discussion, nous convenons que, pendant qu'il essaie de reprendre contact avec Ezmeralda, nous essayerons de le nouer avec les elfes de la nuit au nord de Vallaki.
Ceux-ci sont sous la surveillance de vistanis et ont été maudits par Strahd qui souhaitait une vengeance. Vengeance qui consiste à laisser leur race dépérir.
En effet, dans sa malédiction, Strahd a par le passé vu en une de leur femme la réincarnation de Tatyana. Comme toujours, cela a mal tourné.
Strahd a alors fait tuer tous les enfants et les femmes des elfes de la nuit de Barovie, les condamnant à s'éteindre.
Rudolf pense qu'il y a moyen de trouver des informations ou des alliés là-bas.

Nous dormons dans sa tour et partons vers le campement des elfes. Rendez-vous est pris dans 3 jours pour faire le point, soit le 28ème jour de la 10ème lune de 739.
Là-bas, au sommet d'une petite colline trône un campement de vistanis. Au pied de la colline, le village des elfes.
Nous entrons en contact avec leur chef, Kasimir Velikov.
Nous essayons de le convaincre de nous aider mais il est réticent y n'y voir aucun intérêt, sachant que nous pourrions très bien ne pas être qui nous prétendons.
Le discours de Mehmet semble celui qui porte le plus : si nous nous défaisons de Strahd, cela pourrait peut-être leur permettre de quitter enfin la Barovie qui les tient prisonniers !