dimanche 18 septembre 2022

Fin de partie

 


Ça y est, je suis mort !

Mais comment puis-je formuler cette pensée si c'est le cas ?
Je ne suis pas dans le royaume de Bahamut, il ne me permettrait pas de voir mon corps privé de sa tête dans une pièce obscure à côté de celui, dans le même état, de mes compagnons d'infortune.
Je dois être dans l'un des plans infernaux, maudit ou condamné à l'enfer par mes actes.
La trahison envers mon ordre qui avait vu en moi la réincarnation d'un dragon et m'avait éduqué m'a été fatale. La première étape de mon purgatoire a été Ravenloft, puis, plus brièvement, le Darkon, et maintenant là !
J'ai essayé de me racheter en essayant de libérer l'âme d'un grand dragon vivant dans ce plan. Je ne sais pas si j'ai réussi ou échoué.
J'ai visiblement échoué. J'ai sans doute trop de sang sur les mains. Mais j'ai l'impression que ce n'était que pour me défendre, toujours !

Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi contemplé-je mon corps ?
Mes souvenirs reviennent.
On a été attaqué dès notre arrivée par un guerrier qui privé de tête. Il a tranché celle de von Richthofen et celle de Mehmet. Sans doute la mienne par la suite.
Et à présent, je vois mon corps... par mes yeux !
Je peux parler, je peux voir, mais je suis mort !

Un autre mort apparaît, une liche dira la tête de von Richthofen. Et même, La liche, celle qui contrôle le Darkon.
De mieux en mieux.
On passe de von Zarovich, un vampire, à Azalin - c'est son nom, une liche.
Je voyage dans les royaumes des morts sans repos. J'en suis moi-même un.

Azalin dit qu'il va nous envoyer dans le passé et qu'il est intéressé par ce qu'il va se passer.
Je perds connaissance et me réveille. Je suis un elfe. Je suis à Ravenloft. Je suis un invité du mariage raté de Strahd avec la femme de son frère.
Strahd est détruit, il est hors de question d'aider une liche.
Je vais saboter son plan.

Je m'approche des prêtres préparant à officier. Stradh n'est pas là.
Me voici debout sur l'autel, hurlant à la surprise de tous que Strahd est condamné, qu'il va périr sous les coups de Mehmet. La salle est stupéfiée de l'intrusion. Un prêtre tente de me calmer, je l'insulte. Au second, plus proche de l'autre, j'envoie un coup de pied en pleine tête puis prend mes jambes à mon coup - l'elfe est agile !

Je cours, j'entends un hurlement féminin - sans doute le suicide de Tatyana - puis les gardes, non sans mal, parviennent à me maîtriser et je perds connaissance.

Lorsque je me réveille, c'est un massacre.
Tout le monde est mort, les corps sont souvent déchiquetés.
Je hurle, j'appelle Strahd. Il arrive, l'air furieux et je l'insulte de tous les noms, lui disant à nouveau qu'il va périr des mains de Mehmet.
La roue du temps tourne : je me rends compte que c'est là que je me suis peut-être maudit moi-même, que c'est moi qui ai amené Strahd à appeler Mehmet et moi sur son royaume maudit !
Le destin est cruel !
Et Strahd se défoule sur le corps du pauvre elfe que je possède.

Me voilà de retour dans le laboratoire devant Azalin qui semble satisfait.
Que s'est-il passé pour les autres ?
Il leur dit qu'il pense que le pendentif est très intéressant et qu'il va nous renvoyer pour qu'on le prenne. Les malheureux collaborent !
J'insulte Azalin. Elle ira se faire foutre, nous ne ferons rien et nous nous suiciderons dès que nous arriverons.

Je ne pars pas, les autres si.
Le temps est long, la souffrance immense.
Azalin me fait payer mon manque de collaboration.
Je sais que je suis mort, mais la souffrance est réelle !

Ils reviennent après une éternité et Azalin passe à autre chose, enfin.
Je pense avoir perdu un œil et des dents. Quelle importance ! C'est drôle que cela puisse même me préoccuper.

Azalin est satisfait du travail des autres et disparaît en se téléportant en nous laissant avec des gardiens : un diablotin bavard et un être mi-homme mi-serpent que von Richthofen qualifie de Naja.
Pas un mot ne sort de ma bouche.
Le diablotin et le naja ne sont pas les meilleurs amis du monde et le naja est semble-t-il esclave d'Azalin.
Tout seul, dans un accès de bêtise insondable, le diablotin en parlant trop nous fait comprendre qu'il est possible de rattacher notre corps à notre tête en utilisant un onguent présent dans la pièce voisine.
Et je vois le corps de la gitane, Ezmeralda, qui commence à remuer. Une sorte de gel noir couvrant la blessure à son cou est tombé et elle fait tomber celui qui recouvre mon cou. Je peux bouger mon corps. La sensation est étrange.

Forts de ce pouvoir, il est alors facile de se débarrasser de nos gardiens.
Mais le diablotin se rend invisible. Je bouche de mon corps la sortie pour éviter qu'il ne s'échappe pendant que nous maîtrisons le naja. Mais il n'est pas là. Peut-être s'est-il téléporté finalement, comme son maître qui va vite être au courant de notre évasion. À moins qu'il n'ose pas le lui dire, de peur des représailles, ce qui est tout aussi probable.

Le laboratoire nous apprend comment fonctionne cette magie noire et nous pouvons rattacher nos corps à nos têtes et nous retrouver unis avec nous-mêmes.
Reste que je suis toujours certain de n'être qu'une âme dans le royaume des morts et que je dois me racheter dans cette nouvelle étape.
Que dois-je faire ? Détruire Azalin cette fois ?
Où irai-je après ? Devrai-je faire les 666 étapes pour ma rédemption ?
Commençons déjà par la seconde dans ce cas...

On détruit le laboratoire, les documents sur le rituel et, avec Mehmet, Ezmeralda et von Richthofen, quittons les lieux par le trou de rat laissé par le diablotin (il paraît qu'il avait un nom, mais il est insignifiant, je l'ai oublié).

Nous débouchons à l'intérieur d'une cage en os gardé par une sorte de golem d'os. Je le détruis en faisant se lever une tempête d'ossements et nous pouvons poursuivre.
Nous montons, de plus en plus haut.
Nous sommes dans un énorme château, chez Azalin même.

Pendant cette exploration, Mehmet, sous l'insistance d'Ezmeralda, me révèle qu'il s'est fait tirer les cartes avant d'entrer au Darkon. Ezmeralda semble visiblement croire en cet art ancestral des siens et je commence à concevoir que cela peut être une façon de manipuler les flux divinatoires.
Or, les cartes lui ont révélé trois choses dont les deux premières se sont déjà produites.
La troisième, il faut donc la reprendre en compte : une âme perdue, un monstre, nous révèlera notre destin.
Bon, en même temps, ai-je envie de savoir que je suis sur le second plan sur 666 qui mènera à ma rédemption ?

Nous montons vers les sommets de ce château désert avant de se faire une nouvelle fois attaquer par de nouveaux morts-vivants. Des âmes perdues ?

Essayant de survivre, je crois avoir finalement compris : nous sommes entre deux mondes. Ni parmi les morts, ni parmi les vivants...

jeudi 7 avril 2022

Bienvenue en Darkon


Nous décidons de nous reposer à Barovia et établissons un campement au temple des Seigneurs de l'Aube, abandonné depuis le suicide du Père Donavich.
Il est d'ailleurs toujours pendu !

C'est l'heure d'ajouter trois nouvelles sépultures et on se relaie pour creuser les tombes du Père Donavich, de Patrina (la sœur de Kasimir) et surtout d'Ireena.
Pendant ce temps, Mehmet immerge la tête de Strahd dans de l'eau bénie. L'effet est impressionnant et tout est rongé, sauf le crâne. Je me rends compte après-coup que c'est fâcheux : on ne pourra pas montrer la tête de Strahd pour prouver sa fin.

Le lendemain, je vais sentir l'ambiance à Barovia. J'aide un villageois à ramasser son foin tout en conversant avec lui. Je lui apprends qu'ils sont libres, que le comte Strahd von Zarovich a été détruit. C'est pourquoi ils peuvent enfin découvrir ce qu'est le soleil, les brumes étant dissipées.
Sans remettre formellement ma parole en doute, cela ne semble pas l'affecter outre mesure.

J'abandonne la lutte. J'arrive à convaincre Rudolf, mais pas Kasimir de nous accompagner au château pour ramener le corps de Shasha d'une part et essayer de trouver les restes du Dragon d'Argent qui a lutté contre Strahd.

De retour au château, nous mettons du temps à retrouver la tombe de Strahd mais parvenons à sortir Shasha de là pour le mettre sur le toit de la luxueuse calèche de Lady Wachter que je réquisitionne.

Nous retournons à l'entrée du château et sommes accueillis par une personne bien vivante : il s'agit d'Ezmeralda à qui on peut enfin parler.
Rudolf, un peu grognon, nous présente.
On lui apprend la destruction de Strahd, ce qui la chagrine puisque c'est ce qu'elle projetait d'accomplir. Mais elle n'est pas venue pour rien, car elle en profite pour remplir ses sacs de ses rapines.

Elle se joint à nous pour poursuivre ses explorations.
Nous fouillons sans grand succès jusqu'à retrouver la tour où un cœur géant luisait. Il est maintenant noir et flétrit. Le cœur de Ravenloft ne bat plus. C'est pour moi une bonne nouvelle qui valide nos actions.
Au-dessus, je trouve une magnifique couronne.
C'est sans doute celle du royaume.
Celle que devra porter le prochain suzerain.
Je la prends.

Puis, faute de trouver le crâne du dernier dragon d'argent, je monte au sommet de la plus haute tour pour y laisser la Lance de Sang comme paratonnerre, en espérant peut-être qu'elle puisse protéger la baronnie.

Nous retournons à Barovia où l'on brûle le corps du défunt Shasha. Mehmet récupère ses cendres dans une urne.
Je me rends à nouveau en ville pour parader, couronne au bout d'une pique, pour annoncer publiquement la libération. Indifférence générale.

Départ pour Vallaki. Mehmet prend avec Rudolf le chariot d'Ezmeralda. Je m'occupe de celui de Lady Wachter.

Ils vont directement à la tour de Rudolf pour qu'il prépare ses affaires en vue de retourner en Darkon pendant que je fais une bifurcation à Vallaki.

J'essaie vainement de m'entretenir avec le baron local, Vargas Vallakovich, mais impossible d'obtenir une entrevue. Je lui fais envoyer une lettre pour lui expliquer que von Zarovich est détruit et que j'ai sa couronne.

Je me rends ensuite à l'auberge de l'Eau Bleue et discute avec Urwin qu'on a sorti d'une mauvaise passe il y a quelques semaines. Je me dis qu'en tant que notable local, il pourrait m'avoir un entretien chez le baron, mais non... Je rassemble mes dernières affaires et libère ma chambre et prend la route pour rejoindre les autres.

Rudolf von Richthofen me promet qu'en Darkon il pourra profiter de sa bibliothèque pour trouver des références à Waterdeep, afin qu'on puisse retrouver notre terre natale.

En route pour le Darkon.

Un petit arrêt à Kresk pour propager les nouvelles et savoir ce que devient l'abbé. Je pense qu'il doit pouvoir être libéré... et devenir dangereux. Le bourgmestre me dit qu'il n'a pas bougé. Il n'a pas quitté le nid.
Lorsque j'évoque la succession de Strahd et le fait que j'ai la couronne de la baronnie, il semble comprendre rapidement ce que j'insinue... et rejette illico l'offre... que je n'ai pas formulée.

Guidés par Ezmeralda, nous reprenons la route et passons en effet les brumes et arrivons rapidement en Darkon.
Le paysage est différent de celui de la Barovie. Plus plat, moins boisé.
Mais aussi, beaucoup plus violent et tout autant hanté par les morts-vivants : notre campement est attaqué par un chevalier sans tête autour duquel tourne une petite dizaine de crânes aux orbites enflammées, semblable à ceux vus au Temple d'Ambre.

D'un coup, le cavalier décapite Rudolf !

Deux cônes glaciaux, lancés par moi et... Mehmet - il se met à gérer le froid - ne suffisent même pas à congeler un des crânes.

La partie va être serrée !

dimanche 27 février 2022

La fin de Strahd


Ce n'est pas la fin.

Pourquoi nous a-t-il laissés pour mort ? En tous les cas, von Richtofen nous réveille, nous qui sommes tous un peu sonnés. La pièce est vide et nous nous hâtons de quitter les lieux pour trouver un endroit sûr.

Nos déambulations prudentes nous amènent dans les quartiers d'un vampire hôte du baron avec qui nous pouvons, prudemment, discuter. Il a des griefs envers Strahd, se sentant un peu délaissé. Cela peut être une carte à jouer. Mais il ne nous révèle pas où le maître des lieux se cache. Nous le quittons en réfléchissant comment on pourrait l'utiliser.

Nous parvenons à atteindre le sommet d'une tour où nous pouvons bivouaquer dans une position défensive.

Le lendemain, nous partons en exploration des lieux et finissons par tomber sur un gardien de prison, sans doute un Belview. Nous parvenons à la persuader à nous amener au repaire de son maître, bien qu'il tente de nous tendre un piège menant aux geôles.

Il s'éclipse alors que nous arrivons dans un gigantesque cimetière souterrain. Nous y voyons notre propre tombe, sûrement une illusion.
Kasimir trouve ce qu'il cherche : la tombe de sa sœur.
Elle est ouverte et un fantôme hurlant en sort. Kasimir canalise son énergie magique pour utiliser un sort trouvé dans le Temple d'Ambre. Et ça fonctionne : sa sœur récupère son corps et se réveille.
Elle semble bien vivante, mais obnubilée par Strahd.
Elle fait cependant confiance à son frère lorsqu'on lui explique que Strahd ne l'aime pas, qu'elle n'était qu'un pis-à-lait à l'amour qu'il porte à Tatyana. Je pense être convaincant, mais la suite me donnera tort...

Elle nous guide à Strahd.
Nous n'avons pas le temps d'entrer dans le caveau où trône son cercueil qu'il en surgit. Trois autres cercueils s'ouvrent. Des vampiriens.

Shasha est parmi eux !
Il en a fait son jouet.

Le combat s'engage.
Impossible de raisonner Shasha.
Nous parvenons néanmoins à les acculer jusqu'à ce que la sœur de Kasimir, Patrina, révèle sa vraie nature : elle se tourne contre nous et aide son amour, Strahd.
Je perds connaissance après avoir subi deux de ses attaques, glace et feu...

Lorsque von Richthofen me réveille une seconde fois en deux jours, Strahd a été détruit sous les coups incessants de mon frère Mehmet.
Un pieu enfoncé dans son corps, sa tête séparée de ce dernier par Kasimir, nous nous éloignons de Château Ravenloft.

Allons-nous revoir le soleil ? Pourrons-nous retrouver Waterdeep ?